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Comment s’inspirer de vos professeurs pour renforcer votre leadership !

Dernière mise à jour : 9 déc. 2019


Pléthore d’ouvrages et de formations proposent aux Managers de découvrir les clés pour améliorer leur performance en tant que meneur d’équipe. Il est vrai que les années passées sur les bancs de l’école ne se sont pas focalisées sur ce type d’aptitude. Pourtant, il me semble que nos chers enseignants nous ont déjà appris trois fondamentaux essentiels.


Les travers de notre système d’éducation


A première vue, notre système d’éducation français semble plutôt mettre l’accent sur les capacités d’assimilation, d’analyse et de rédaction, au détriment du développement d’une pensée libre, de la confiance en soi et de la créativité ; qualités pourtant attendues de personnes occupant des postes à responsabilité. Même si les Français restent réputés à l’étranger pour leur esprit critique, j’ai le sentiment que cela relève plus d’autres fondements culturels que de l’éducation académique que nous avons reçue.

En tout cas, ces constats m’ont toujours frappée. Au lycée tout d’abord, quand j’ai constaté que même en philosophie, on me demandait essentiellement d’apprendre et lier entre elles les idées des autres, plutôt que d’en débattre et d’apporter ma propre pierre à l’édifice. A l’université ensuite, quand j’ai pu comparer les modèles français et anglo-saxon : alors que j’étais habituée à des cours magistraux où les élèves recopiaient sagement le monologue du professeur, je découvrais fascinée un autre mode d’apprentissage, composé d’échanges constants et incroyablement égalitaires entre les deux parties.

Aujourd’hui expatriée au Québec, je ne peux qu’observer les conséquences occasionnées par ces différences d’éducation. L’absence de timidité des nord-américains me sidère à chaque conférence ou spectacle qui requiert des questions du public ou des volontaires pour monter sur scène.


Les enseignements cachés de nos professeurs


Alors quoi, aucune chance d’avoir de bons Managers en France ?

Non bien sûr, et je vois un parallèle intéressant entre l’école et le monde professionnel quand nous venons à parler de Management. Si l’on considère celui-ci sous l’angle de la capacité à emmener un groupe de personnes dans sa direction, obtenir l’adhésion et même la sympathie des membres de ce groupe, posséder une certaine force de conviction et du charisme, alors je ne peux m’empêcher de penser aux professeurs qui ont accompagné notre adolescence et notre vie de jeune adulte.

Vous êtes-vous déjà demandé quelles étaient les caractéristiques qui unissaient les plus populaires, et à l’inverse, les plus détestés ? Avez-vous en tête un professeur qui a réussi à vous faire aimer une matière où vous étiez nul, ou pour laquelle vous n’aviez aucun intérêt ? En avez-vous connu certains qui tenaient une classe entière sans l’ombre d’une punition ?

Pour ma part, j’ai longtemps rêvé de passer de l’autre côté de l’estrade et j’observais donc beaucoup ceux-ci, à la recherche du meilleur modèle d’inspiration. Au cours de ma scolarité, j’en suis venue à constater 3 types d’attributs qui, alliés, faisaient la réussite des enseignants qui en étaient dotés. Et il me semble que ces attributs sont tout à fait valables pour un Manager d’équipe ou un Leader en entreprise. Après tout, nos professeurs ne sont-ils pas rien de moins que nos premiers N+1 ?


1. La passion


Aimez-vous vraiment gérer de l’humain ? Trouvez-vous du sens au secteur d’activité dans lequel vous évoluez ? Souvent, les schémas de progression dans l’entreprise poussent les bons éléments vers des postes de direction, qui incluent de délaisser l’opérationnel au profit de fonctions de coordination, prise de décision et Management d’équipe. Or, nous avons tous connu des personnes qui ont certes, gravi les échelons grâce à leur intelligence et leur efficacité opérationnelle, mais qui sont totalement dénuées de fibre empathique. D’autres qui s’ennuient à des fonctions plus proches de la gestion et qui réalisent qu’ils préféraient leur spécialité opérationnelle. D’autres encore, qui ne sont pas en accord avec la finalité de leurs efforts, par exemple une personne profondément concernée par la planète et qui se retrouve par une suite d’opportunités à travailler dans l’industrie du fast-fashion.

Si vous vous rappelez de vos anciens enseignants, vous devriez tout de suite pouvoir associer des visages à ceux qui étaient là par défaut, et ceux qui adoraient réellement la fonction d’enseignement, au moins autant que la matière enseignée. Moi par exemple, je me souviens de mon enseignante de sciences économiques et sociales au lycée. Celle-ci était très dure, rarement de bonne humeur et avait très peu de relations avec ses élèves après la sonnerie. Nous avons plus tard appris que ce qui l’avait amenée à enseigner était son échec au concours de l’INSEE… A l’inverse, j’ai connu une professeure d’histoire qui transformait chaque cours en pièce de théâtre et mettait une implication folle à faire vivre les grands personnages dont elle nous parlait. C’est évidemment sans surprise que tous l’écoutaient béatement, alors que cette classe était réputée difficile.

Je crois donc que c’est la première chose à vous demander. Avez-vous réellement choisi d’être Manager ou Leader ? Tirez-vous un plaisir aigu de vos belles réalisations avec votre équipe ?

Même si vous essayez d’afficher la figure du cadre dynamique et impliqué, il est impossible de masquer vos ressentiments profonds et cela affecte profondément le respect que vous voue votre équipe ou vos interlocuteurs.

L’amour de son métier est ainsi le premier pilier du Manager bien-aimé.

2. La compétence


N'accordiez-vous pas un respect naturel aux enseignants qui semblaient tout connaitre de leur spécialité et qui glissaient des milliers d’anecdotes au milieu du cours ? J’étais personnellement attirée comme un aimant par ceux-là, car j’avais l’impression qu’ils pouvaient m’emmener très loin et m’ouvrir les portes de tout un monde de réflexions.

Ce qui fait la différence est de disposer d’une passion pour votre cœur de métier, ce qui entraîne presque immanquablement une connaissance profonde de celui-ci. On le sait, passion et compétence vont souvent de pair. Il est rare d’être très mauvais à quelque chose qu’on aime faire. Si vous êtes capable d’apporter quelque chose à vos collaborateurs, de les aider à monter en compétences, par vos stratégies judicieuses, vos nombreux cas d’expérience et votre écoute, de les inspirer, alors vous deviendrez un mentor pour eux et vous aurez gagné.

Voilà pourquoi il me semble moins essentiel de s’inquiéter de sa compétence concernant les fonctions de Manager. Si vous avez pu répondre par la positive aux questions précédentes, il y a de fortes chances pour que vous puissiez délaisser la montagne de guides dans laquelle vous comptiez vous plonger et prendre confiance. Le simple fait de vous poser la question signifie d’ailleurs que vous n’en avez probablement pas besoin !

J’aime ce constat car il permet de prendre le pas sur un préjugé largement répandu, qui consiste à croire que seules les personnes dotées de tempérament fort et directif peuvent obtenir le succès dans ce type de fonctions ; bien que certains secteurs d’activité ou organisations aient des cultures qui peuvent requérir cela, beaucoup peuvent s’auto-censurer à tort sur de telles opportunités par peur de ne pas être à la hauteur de leurs nouvelles responsabilités ; les femmes en premier lieu bien souvent !


3. Le respect envers soi-même et envers ses "subordonnés"


Qu’est-ce qui est plus agaçant qu’un supérieur qui s’attribue une idée ? Que ressentiez-vous quand l’un de vos professeurs semblait vouloir faire le “djeuns” pour s’attirer les faveurs de sa classe ? Qu’admirez-vous chez une personne calme et confiante ? N’étiez-vous pas un peu amoureux de cette enseignante si bienveillante ?

Ces sujets a priori éloignés entre eux répondent pourtant tous à cette notion de respect. Respect envers soi-même et les autres lorsque l’on est, par exemple, authentique dans sa communication. L’une des pires erreurs à commettre est ainsi une personne qui tente de copier le style de quelqu’un d’autre dans l’espoir d’appliquer une recette connue. Portez un masque et vous observerez sans suspens un échec cuisant. Pourquoi ? Parce que vos interlocuteurs flaireront d’emblée le manque de cohérence entre vos actes et votre vrai “moi”, ce qui agit comme un repoussoir. Le vrai savoir-être est l’art subtil de trouver le point d’équilibre entre cohérence et adaptabilité envers une situation et ses interlocuteurs. Elle est d’ailleurs une des véritables clés de succès dans le monde professionnel à mon sens, encore plus que la compétence !


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Alors allons-y : cultivons la bienveillance, n’ayons pas peur de rendre à César son dû, transmettons nos savoir-faire, osons faire confiance et avoir confiance, concentrons-nous sur ce qui nous fait vibrer, partageons-le ! Les pistes sont nombreuses et la nouvelle génération saura valoriser tout cela !

Claire Aubert - Rédactrice pour ACT4 TALENTS

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